• Conseillé par
    3 juin 2021

    Où les oubliées refont surface ......

    Dans un vieux manoir près de Perros-Guirec (Bretagne Nord), Guy Mendel, ancien professeur de faculté et criminologue a réuni en couple quatre de ses anciens étudiants amis de jeunesse pour leur exposer son enquête sur les viols de deux adolescentes irrésolue il y a 23 ans. L’une est décédée, la seconde est devenue amnésique.
    Il sollicite leur aide ayant découvert qu’ils avaient été proches des victimes le jour J.

    L’intrigue n’est pas sans rappeler A. Christie par son huis clos, d’autant que dès le lendemain l’un d’eux est retrouvé mort. Chacun devient suspect et l’enquête se double.
    Peu à peu, les souvenirs refont surface reliant les personnages aux délits, mettant en exergue leurs faiblesses et leurs non-dits.

    L'écriture est précise mais simple, l’intrigue rythmée, les personnages parcimonieusement décrits, l’ambiante pesante dans un cadre magnifique balayée par les vents bretons.

    Un roman policier bien exécuté.


  • Conseillé par
    23 avril 2021

    Très solide cette intrigue et habilement construite. Un lecteur non averti, qui, comme moi, ne lit pas les quatrièmes de couverture, saura qu'il y a eu un décès mais sans connaître la victime ni les circonstances de sa mort avant la page 101 ! Dans cette première partie, Hervé Huguen alterne les chapitres : un coup dans le manoir, un coup avec Nazer Baron de sort que tout se met en place doucement et sûrement : les lieux, magnifiques, les personnages, leurs relations, les raisons qui les amènent à Neuville Manor. Un roman qui fait inévitablement penser à Agatha Christie, ou autre Gaston Leroux, un huis clos tendu.

    Dans ses romans, Hervé Huguen présente une Bretagne qui se mérite : crachin, vent, brumes, tous les éléments se déchaînent et rajoutent une touche d'angoisse, de tension : "Une bâtisse rescapée des siècles passés qui donnait l'impression d'avoir été plantée au milieu de nulle part, à l'extrémité d'un cul-de-sac, sur une fin de terre après laquelle il n'y avait plus rien, seulement la mer immense couleur de bronze fondu. La pluie avait cessé au matin, mais le ciel restait d'un noir de cendre, à peine brassé par un vent presque tiède." (p.98) Et Nazer Baron qui aime ces ambiances, qui accumule les faits avant de les assembler et d'en tirer la conclusion.

    Ouvrir un roman policier de Hervé Huguen c'est la certitude d'une Bretagne omniprésente, d'une intrigue bien menée, de personnages bien campés, bref, d'excellents moments de lecture.