Le ciel après la pluie

Patricia mène une vie de rêve. Elle est mannequin, elle vit dans une grande maison à Madrid et surtout elle est follement amoureuse de son mari, Elias, un peintre dont le talent n'est pas encore reconnu mais qui ne devrait pas tarder à percer. Cette existence un peu frivole, où ses seuls soucis sont d'être jolie sur les photos et de rendre Elias heureux, bascule lors d'un vol New Delhi - Madrid. Sa voisine de siège lui révèle que quelqu'un, dans son entourage, lui veut du mal. De retour chez elle, la jeune fille s'empresse d'oublier cet épisode. Mais une succession de petites mésaventures lui fait revoir sa position. Et si c'était vrai ? Patricia en vient à soupçonner tout le monde autour d'elle. Qui aimerait se débarrasser d'elle ? Sa sœur, jalouse ? Une collègue et rivale ? La femme d'un photographe entiché d'elle ? Sa patronne ? Les suspects sont légion et Patricia cherche le vrai coupable, aidée en cela par Viviana, son énigmatique voisine d'avion.

Une fois la dernière page de ce livre tournée, on se dit qu'on a passé un moment plutôt agréable mais quoi d'autre ? Et bien, pas grand chose... C'est une histoire lisse qui se lit sans déplaisir mais qui n'éveille pas non plus un vif intérêt. Une héroïne heureuse, ou qui fait semblant de l'être, préférant fermer les yeux sur tout ce qui ne participe pas à ce bonheur à tout prix. Alors que sa famille et son mari la traitent comme une vache à lait, exigeant sans rien donner en retour, elle persiste à penser que tout va bien. La remise en question viendra d'une étrangère rencontrée par hasard. Victime d'une série d'ennuis plus ou moins graves, elle va enfin s'interroger sur cette vie qu'elle pensait parfaite. Mais le chemin sera long jusqu'à la vraie remise en question de son petit univers. Que de fausses pistes pour aller à l'essentiel ! Son déni de la réalité telle qu'elle est confinant à la naïveté, voire la stupidité. Lui servant de guide spirituel, l'étrange Viviana est peut-être le personnage le plus intéressant du roman. Moins aseptisée, moins gâtée par la vie, elle dégage une aura de sérénité et de profondeur et sauve de justesse cette histoire sans grand relief. Une réelle déception.