jean ii le bon

Fabrice Vigne

Thierry Magnier

  • Conseillé par
    14 avril 2011

    Les petits jeunes ont grandi. Leurs préoccupations sont celles des enfants de leur âge : l'amour, les filles, le brevet (enfin, ça c'est plutôt le leitmotiv des parents), leur futur métier. Aussi lorsqu'on leur parle orientation, Elsa réagit assez brutalement : "Ce n'est pas un collège, c'est un centre de tri. On sépare les bons élèves "sans problèmes" qui choisiront, ceux qui débarquent là, qui prendront ce qui reste, les "manuels", et puis ceux qui n'auront rien du tout, les "chômeurs"... Félicitations, vous avez tous gagné ! Tout le troupeau obéit comme un seul mouton, et tout le monde est content,, le déterminisme et la génétique et le droit divin et l'hérédité et le président... Mon cul ! Ce que je veux faire plus tard, moi ? C'est la Révolution. Mais ça, bien sûr, ça ne fait pas partie des mille et vingt fiches métiers." (p.88/89)

    Ce qu'il y a de bien dans ce bouquin -que je ne qualifierais pas de "jeunesse", ce serait trop réducteur-, c'est que le prétexte de l'écriture d'un roman permet à Fabrice Vigne de cerner les tourments adolescents. Entre Stan, l'inventeur d'histoire et Elsa la rebelle gothique et révolutionnaire, le torchon brûle plus que jamais, mais on sent bien que leur amitié est en train de se transformer. Ce livre permet aussi à son auteur de parler des affres de la création littéraire (Arthur), cinématographique (Stan) ou musicale (Elsa). Le créateur de cette oeuvre, bien dans son époque décrit également les différents familles actuelles : Stan vit seul avec sa mère depuis que son père est décédé, Elsa vit dans une famille "normale" et Arthur est dans une famille recomposée, chacun vivant différemment l'absence, la solitude ou la fratrie.

    Plus dense que Jean 1er, avec toujours les notes humoristiques chères à Fabrice Vigne, ce petit roman se lit vite et très agréablement.

    Ceux qui lisent régulièrement mon blog ont pu remarquer que j'aimais beaucoup le travail de Fabrice Vigne, et là encore peuvent constater que je reste sur mes affections littéraires. Ne reste plus qu'à faire comme moi, découvrez, si ce n'est déjà fait cet auteur qui le mérite.