Pascale B.

Conseillé par
19 juin 2023

« Quelques passes pour une survie «

Région de Cork en Irlande.
Trois personnages, trois générations dont l’histoire démarre pendant la Grande Famine Irlandaise (milieu 19ᵉ) :
- 1020 : Jer et sa sœur, enfants illégitimes,
- 1911, Nancy la mère de Jer, cherchant un refuge loin de la famine,
- 1982, Nellie, fille de Jer.

Plaçant son roman dans l’une des périodes les plus sombres de l’Irlande, Billy O’Callaghan s’intéresse à l’une des fractures sociales de l’Irlande, abordant la vie des classes populaires négligées dans la société.
Son livre met en lumière le pouvoir des liens familiaux demeurant intacts malgré les épreuves, la pauvreté, la distance et la mort, à travers des personnages modestes en quête de reconnaissance et de beaux portraits de femmes courageuses déjouant l’adversité.
L’écriture est authentique, sans artifice, précise, empreinte de nostalgie. Elle privilégie le partage avec le lecteur d’émotions intimes, l’interpellant sur le concept d’enracinement et d’appartenance, l’impact des évènements passés sur le développement personnel.

« Ma mère parlait rarement de sa vie, et jamais aussi librement. En l’entendant s’exprimer ainsi, j’ai eu le sentiment qu’elle se rapprochait de son passé pour pouvoir mettre ses morts en ordre »

20,90
Conseillé par
16 juin 2023

L’énergie du désespoir

1952. Désert du Nevada.
En pleine guerre froide, pendant que leurs époux infidèles mènent des expériences scientifiques sur les retombées radioactives de la bombe atomique, Summer et Charlie se rapprochent intimement. La première, lassée d’une vie mondaine, et la seconde, subissant la violence de son époux, partagent peu à peu un élan synergique vital.

Le roman explore le huis clos d’une communauté militaire où les personnages se débattent avec leurs désirs inassouvis et les conséquences de leurs choix.
Ces deux femmes se démarquent par leurs questionnements et leur attirance mutuelle.

L’écriture oscille entre émotion et ironie, les courts chapitres créent le rythme nécessaire à susciter la curiosité du lecteur vers une fin incisive et libératrice.

« Ne vous laissez pas paralyser par l’inertie de l’habitude, la tyrannie de la norme…
« Si ce n’est pas américain, c’est extra-terrestre »

21,00
Conseillé par
13 juin 2023

Une vie devant soi

1940, sud de Chicago.

Maud Martha, jeune femme noire, raconte sa vie apparemment ordinaire, avec une enfance normale, un mariage, un enfant, des essais de coutures, des amis, des ennemis…
Cependant, l’histoire est racontée de manière fractionnée, avec candeur et pureté.
Elle navigue à travers les obstacles du racisme et des inégalités, traçant ainsi son propre chemin.

Belle écriture peu conventionnelle, intrigante, suscitant la curiosité.

« Ce qu’elle voyait surtout, c’étaient des pissenlits. Des joyaux jaunes pour tous les jours, constellant la robe verte et rapiécée de son jardin »

« Mais si l’amertume était dans la racine, pour quelle raison perdrait-elle son temps à s’en prendre à la feuille »

Conseillé par
13 juin 2023

Double vie

Après une histoire d’amour de 10 ans, Paul s’éclipse sans laisser de trace, laissant Hélène dans l’incompréhension. Un an plus tard, informée de son décès, elle part très intriguée assister aux funérailles.

Le roman alterne les lettres biographiques de Paul et les témoignages que recueille Hélène, contribuant à révéler le parcours de Paul.

Le côté mystérieux du récit et le foisonnement des situations permettent d’explorer les méandres de la pensée humaine et sa complexité.
Solène Bakowski parvient avec simplicité et bonté à mettre en lumière les fragilités inhérentes à chaque personnage.

« C’est simple au fond de fermer la porte. Il suffit de suivre les fantômes sans se retourner »

« Je rattrape avec entrain le courage que je n’ai pas eu, la liberté dont je n’ai pas été fichu de m’emparer il y a 20 ans »

Conseillé par
12 juin 2023

Une flamme au fond des pupilles

Ce roman raconte, à partir de son journal, l’incarcération en Angola (Louisiane) d’un jeune homme condamné à perpétuité pour un crime apparemment sans conséquences.
L’horreur des travaux forcés, le désespoir d’une vie dont le protagoniste savait que son quotidien de livré à lui-même le mènerait soit en prison, soit entre quatre planches.

Le rap, le hip-hop, la lecture et la poésie deviennent un exutoire d’expression artistique. Kunquest recherche un épanouissement personnel dans cette absence de liberté.

Portrait percutant de l’expérience carcérale aux États-Unis et de l’impact, sur une jeunesse formée à la rue, d’un jugement hâtif et impitoyable.

« Que cette musique chevauche les oppresseurs et les parjures »

« La main posée sur le mur en béton, j’ai senti le cœur battre, la pulsation, la passion, l’aura de la cellule »

« L’accusation qui me met à la torture. J’implore et j’assume. Que les dieux soient secoués.