Nysa et moi

« Je m'appelle Caroline Desrose, D.E.S.R.O.S.E. Stop ! Arrêtez ! Dans votre élan, vous alliez, je le devine, rajouter un inévitable S, fruit d'innombrables années de rabâchage des règles d'accord grammatical sur les bancs de l'école. Je vous en prie, n'altérez pas l'orthographe de mon patronyme ! N'avez-vous donc pas retenu de ces années d'étude que ces règles ne s'appliquent qu'aux noms communs ! Dites-le vous bien, je n'ai jamais vu en moi quoi que ce soit de commun. C'est pourquoi, je vous l'assure, Desrose ne se parera en aucun cas de cette marque du pluriel dont l'absence offense tant les puristes de la langue. Et cette anomalie, je la revendique : car Moi, Caroline, je suis Singulière et non plurielle et l'assume ; PIRE, je suis UNIQUE. » Et c'est ainsi que Caroline, la quarantaine mal assumée, décidera de partir à l'aventure, depuis le fauteuil club de la librairie Garinsel jusque sur les pentes du Mésogys, suivant, sans s'en douter, la piste d'un trésor littéraire inestimable mais parfois bien encombrant, des poubelles de la moyenne Égypte aux cendres d'Herculanum, accompagnée des hommes en noir, qui parsèment son histoire et la traquent telles des ombres maléfiques.