REMARQUABLES, des Arbres, des Femmes et des Hommes en Ardèche
EAN13
9782493798176
ISBN
978-2-493-79817-6
Éditeur
SEPTEDITIONS
Date de publication
Nombre de pages
220
Dimensions
22,4 x 21 x 2,2 cm
Poids
987 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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REMARQUABLES, des Arbres, des Femmes et des Hommes en Ardèche

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Chaque arbre est remarquable, du plus modeste au plus imposant, du plus fréquent au plus rare, du plus jeune au plus vénérable. Chaque arbre mérite que notre regard s’y arrête et que nos mains caressent leurs troncs. Chaque arbre offre généreusement son bois au taillant de l’outil, ses fruits à l’affamé, son ombre au voyageur et ses feuilles au vent. Oui, chaque arbre est beau, non uniquement par son esthétique, mais tout simplement parce qu’il est et se dresse à la surface de la Terre, verticalement comme un fil à plomb reliant la terre au ciel.
J’aime m’allonger sur la mousse du sol et regarder, émerveillé, le feuillage de l’arbre par en dessous, suivre la ligne droite de son tronc pour se perdre dans l’enchevêtrement de ses branches et deviner le ciel en mosaïque en arrière-plan. En pensant au dessin foisonnant de
ses branches, j’essaie d’imaginer ce qu’il en est sous la surface de la terre, sous mon corps allongé. J’essaie d’imaginer l’enchevêtrement des racines, exact reflet dans l’ombre de ce qui est là-haut dans la lumière. À l’image des platanes de Thueyts dont les branches se rapprochent entre deux arbres jusqu’à se souder l’une à l’autre, j’imagine les nombreuses connexions des arbres entre eux au niveau de leurs racines. Les arbres sont interconnectés, échangent des informations, et je suppose une grande intelligence dans cette sorte de conscience de l’autre qui m’est inaccessible. Je crois que l’arbre sent ma présence à ses pieds. Je rêve parfois de
pouvoir entrer en communication avec lui, il aurait tant à m’apprendre. Alors à défaut, je tends mon bras pour poser la paume de ma main bien à plat sur l’écorce de son tronc et je ressens son énergie, comme un merveilleux cadeau qu’il m’offre.
L’arbre porte en lui les quatre éléments : la terre dont il se nourrit, l’air auquel il offre les bienfaits de la métamorphose chimique du gaz carbonique en oxygène, l’eau qui inonde son feuillage et abreuve ses racines et dont son tronc est composé à moitié, et enfin le feu dévastateur qui le consume en un instant.
Si l’arbre peut aisément vivre sans l’homme, à l’inverse l’homme ne le peut. Ou quand il essaie, il lui manque quelque chose. L’homme ne devrait pas appréhender l’arbre uniquement comme un élément du paysage. Il est tellement plus que
cela, au-delà de la forte symbolique qu’il porte en lui. L’homme peut s’identifier à l’arbre, car comme lui, profondément ancré il rayonne. L’arbre est une présence, un repère rassurant, un abri sur le chemin. Il est aussi pourvoyeur de ressources devenues indispensables à l’homme et à l’animal au fil des générations.
Pilier du ciel plongeant ses racines dans la terre nourricière, l’arbre se fait aussi généalogique, représentation indispensable pour se reconnecter avec les racines de sa famille et porter les bourgeons remplis d’espoir des générations à venir.
Bruno AUBOIRON
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