Qu'a donc Los Angeles de plus que Poitiers ?

Voici réunie une géographie littéraire originale de Poitiers : promenades, moments d'histoires inattendus, instantanés du regard, récits, témoignages, extraits introuvables ou inédits, journaux intimes, tranches de vie, fenêtres sur cours : Poitiers qui rit, Poitiers qui pleure, Poitiers qui prie et se met en colère. Les dorures, mais aussi la misère. Chacun pourra recomposer, non « la » réalité scrupuleuse d'une ville, mais son parfum, plutôt que le flacon. La Grand'Goule se déplie lentement, sans se laisser capturer, ni domestiquer... Henry James admirant le Clain depuis Blossac, les pèlerins en gare vus par Zola ; paroles généreuses de Maurice Fombeure ou Jean Rousselot, rimes économes de René Guy Cadou ou Léopold Sédar Senghor ; présence littéraire d'Émile Faguet, Joris-Karl Huysmans, Jean-Richard Bloch, Louis Parrot. Notations « étrangères » d'Andersen, Ezra Pound, Nedim Gürsel ou Alberto Manguel. Et quelques femmes, trop rares sans doute, d'André Léo à la comtesse Dash, de Thérèse Aubaret à Rachilde. Place d'Armes qu'on revisite, place du Marché dont on détruit le forum romain, rues Gambetta ou des Trois-Rois, quartier de Monbernage, bourg de Ligugé : scènes de la vie bourgeoise ou aristocratique, jeunesse étudiante qui s'agite, duels, affaire Dreyfus, sans compter les moments douloureux des deux Guerres mondiales. Entre Via Poitiers – Une ville, des écrivains, des voyageurs, anthologie réunie et présentée par Alain Quella-Villéger et Jean-Paul Bouchon (avec Claude Deméocq), en 1998 (352 p.) et Poitiers, une histoire culturelle (1800-1950), sous la direction du premier, en 2004 (569 p.), voici une troisième somme qui vient compléter le portrait contemporain de notre ville. Ces trois étapes sont le fruit d'un travail collectif, érudit, original, souvent inattendu, mais toujours soucieux du grand public et du plaisir de lire et de connaître l'histoire autant que l'imaginaire de notre cité.