Broken wings

« À genoux en contemplant l’eau turquoise, Hank ne pouvait s’imaginer une telle fin. Certes il est dans son élément, sur cette plage paradisiaque baignée d’une eau si cristalline qu’il peut distinguer chaque poisson coloré qui nage dans le lagon, la barrière de corail au loin semble s’éloigner petit à petit, il croit même apercevoir un dauphin l’invitant à jouer dans le lagon. Il y a bien sûr des senteurs tropicales de banane et de vanille, mêlées aux alizés qui caressent les palmiers et qui les convient à une danse érotique. Mais la réalité est tout autre. Hank revêt une combinaison orange, un peu comme celle des prisonniers de Guantánamo. Agenouillé face à la mer, les mains ligotées dans le dos, il fait face à son bourreau, ainsi qu’à un imposant gars vêtu d’une djellaba blanche et à une tierce personne qui filme la scène avec une mini-caméra Sharp dernier modèle. Voilà le terminus de sa vie, ainsi devait se finir l’histoire. Il l’a sans doute cherché et à trop vouloir jouer avec les puissants de ce monde il a commis l’irréparable et s’est brûlé les ailes, c’est le cas de le dire. Heureusement Boony est enceinte et en dehors de tout cela, elle, si pure et innocente, ne comprendrait sans doute jamais ce qui a pu pousser Hank dans cette spirale de haine et de dégoût, finalement c’est mieux que cela se termine ainsi, sa culpabilité ne sera jamais dévoilée, et il partira en héros ou en martyr de cette tragique époque que nous traversons. Son honneur sera lavé ou en tout cas le croit-il. Il voit sa vie défiler devant ses yeux en un instant et c’est dingue comme les secondes qui le séparent de la mort semblent interminables assis là sur le sable chaud. Qu’est-il arrivé au juste ? Où a-t-il merdé ? »