Cultures citadines dans l'Océan Indien (XVIIIe - XXIe siècles), Pluralisme, échanges, inventivité
EAN13
9782811122713
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Cultures citadines dans l'Océan Indien (XVIIIe - XXIe siècles)

Pluralisme, échanges, inventivité

Karthala

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De différentes disciplines, les auteurs étudient ici, sur le temps long
(XVIIIe-XXIe siècles) et à partir de sources variées (écrites, orales et
matérielles), les rencontres qui ont contribué à la formation de « cultures
des franges » aux Mascareignes, à Madagascar, dans l’archipel des Comores, au
Kenya, en Tanzanie, au Mozambique. Ainsi, l’aménagement des espaces de vie
renvoie à des métissages entre des ressources de l’ici et de l’ailleurs :
l’Occident ou d’autres horizons du monde indianocéanique. Des processus
comparables d’hybridation sont encore perceptibles dans les domaines de la
langue, de la musique, de la danse ou du politique dans des cités mieux
connectées que les campagnes à l’étranger, volontiers associé à la modernité.
Dans cet entrecroisement des cultures, la circulation ne se fait jamais dans
un seul sens, même en situation coloniale. À l’occasion de ces échanges,
certains individus et groupes sociaux, étrangers ou du cru, jouent le rôle de
passeurs et contribuent au dynamisme de leurs cités. À côté des élites, des
jeunes de divers milieux diffusent également les innovations. L’inventivité de
la jeunesse peut d’ailleurs infléchir le cours de la politique. Grâce à ces
intermédiaires, les cités renforcent leur statut de lieux de pouvoir. Mais,
autres médiateurs, des gens de lettres dénoncent, à travers des romans et des
poèmes, les dangers de la ville et la précarité des citadins les plus démunis.
En effet, malgré des moments sous le signe de l’interculturalité ou du
partage, ainsi lors de fêtes, les sociétés urbaines, traversées de multiples
clivages, connaissent des tensions. En témoignent des conflits autour du
contrôle des informations et de l’occupation des lieux de culte ou la
concurrence entre les défenseurs des croyances du terroir et les prédicateurs
des nouvelles Églises. Mais les nouveautés sont aussi utilisées dans les
stratégies personnelles comme ressources pour renégocier sa place au sein de
la communauté et faire son chemin dans la complexité des mondes urbains.
Faranirina V. Rajaonah, professeure d’histoire contemporaine à l’Université
Paris Diderot (Paris 7), a longtemps enseigné à l’Université de Madagascar.
Elle a codirigé, aux éditions Karthala, Madagascar et l’Afrique (2007) et
Madagascar revisitée (2009).
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