...Elle ne le lâche plus
EAN13
9782707351067
Éditeur
Les Éditions de Minuit
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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...Elle ne le lâche plus

Les Éditions de Minuit

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« Celui que la psychanalyse a empoigné, elle ne le lâche plus », disait
Biswanger. Pourquoi les fidèles de la psychanalyse sont-ils enfermés dans un
discours qui n’est cohérent et rigoureux que pour eux-mêmes ? Pourquoi
finalement la gent psychanalytique (analystes et analysants) se
comporte-t-elle peu ou prou comme une secte ? Cela s’explique d’abord par la
nature très particulière du discours de Freud. Il fallait donc étudier son
style dans sa spécificité. Comment une théorie, reconnaissant qu’elle ne peut
ni être prouvée, ni réfutée, réussit-elle à former un lecteur qui va se mettre
progressivement à penser comme l’auteur ? Freud a su inventer une écriture
particulière à cette fin. Cela s’explique davantage encore par l’importance du
transfert dans la cure. Freud estimait, non sans hésitation, que la technique
de libre association, le tout dire, permettait de délivrer la psychanalyse de
ce qui pouvait la rattacher à l’hypnose. Ses successeurs n’ont plus aucun
doute à ce sujet. Pourtant on peut se demander si le véritable ressort du
transfert n’est pas identique à celui de l’hypnose : la passion de se fondre
dans l’autre et de l’absorber. Est-il possible de trouver une issue à
l’épaisseur de ces questions ? Peut-être faudrait-il d’abord ne pas se voiler
la face pour ne rien voir des difficultés réelles et passer son temps à
résoudre des problèmes d’écoles ? Si la psychanalyse renonçait à ses
prétentions scientifiques, peut-être pourrait-elle lâcher quelques-uns de ses
adeptes et leur permettre d’inventer leurs légendes, celles qui permettent
d’errer et de rire.
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