Le Supermarché du visible, Essai d'iconomie
EAN13
9782707343505
Éditeur
Les Éditions de Minuit
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Supermarché du visible

Essai d'iconomie

Les Éditions de Minuit

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Ce qu’il s’agit d’analyser, d’ausculter, c’est ce que Walter Benjamin, en 1929
déjà, décrivait comme un espace chargé à cent pour cent d’images. Autrement
dit : cette visibilité saturée qui nous arrive de partout, nous entoure et
nous traverse aujourd’hui. Un tel espace iconique est le produit d’une
histoire : celle de la mise en circulation et de la marchandisation générale
des images et des vues. Il fallait ébaucher sa généalogie, depuis les premiers
ascenseurs ou escalators (ces travellings avant la lettre) jusqu’aux
techniques actuelles de l’oculométrie traquant les moindres saccades de nos
yeux, en passant par le cinéma, grand chef d’orchestre des regards. Mais,
sous-jacente à cette innervation du visible, il y a une économie propre aux
images : ce qu’on tente d’appeler leur iconomie. Deleuze l’avait entrevue
lorsqu’il écrivait, dans des pages inspirées par Marx : « l’argent est
l’envers de toutes les images que le cinéma montre et monte à l’endroit ». Une
phrase que l’on n’entendra dans toute sa portée ontologique qu’à condition de
se souvenir que « cinéma » veut aussi dire ici : « l’univers ». C’est
pourquoi, tout en se laissant guider par des séquences d’Hitchcock, de
Bresson, d’Antonioni, de De Palma ou des Sopranos, ces pages voudraient frayer
la voie qui conduit d’une iconomie restreinte à ce qu’on pourrait nommer, avec
Bataille, une iconomie générale. P. Sz.
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