Écrire la peur à l'époque des guerres de religion, Une étude des historiens et mémorialistes en France (1562-1588)
EAN13
9782705671464
Éditeur
Hermann
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Écrire la peur à l'époque des guerres de religion

Une étude des historiens et mémorialistes en France (1562-1588)

Hermann

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Pendant les guerres civiles qui ont déchiré la France au cours de la deuxième
moitié du XVIe siècle, la peur provoquait des massacres, soutenait les
séditions, entretenait les haines. Elle restait malgré tout bien souvent un
moyen de contrôle des populations. Les historiens et les mémorialistes qui ont
rendu compte de l’époque terrible dans laquelle ils vivaient n’ont pas éludé
la question du rôle des émotions dans la marche de l’histoire, mais leur
nouvelle approche, plus centrée sur l’humain, n’en est pas plus objective.
Mathilde Bernard s’attache à étudier la façon dont ces auteurs, de tendances
politiques et religieuses diverses, exploitent la peur du lecteur à travers
une écriture suggestive. L’étude part d’une analyse des moyens conceptuels,
lexicologiques et rhétoriques d’expression de l’émotion, pour montrer comment
les historiens et mémorialistes l’exposent dans des cadres bien précis et
fortement ritualisés : batailles, massacres, exécutions capitales. Au sein de
la relation de ces peurs intégrées à une logique de combat, la régulation du
pathos dans l’écriture est fonction de l’objectif poursuivi par les historiens
et mémorialistes. Le jugement porté sur les peurs qui se déploient instaure
une nouvelle hiérarchisation sociale et crée une nouvelle figure du héros,
fragilisant la conception traditionnelle sur laquelle repose la société
tripartite de l’Ancien Régime. Dans leur écriture de la peur, les historiens
et les mémorialistes, à travers leurs opinions diverses, placent l’individu
responsable, capable de réguler ses émotions, au centre de leur vision de
l’histoire. Dans ce livre, Mathilde Bernard analyse la place de l’émotion dans
une rhétorique de combat et explore les liens entre l’histoire en train de se
faire et les procédés d’innovation stylistique qu’elle suscite chez ses
témoins et acteurs.
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