Au prisme du readymade, Incises sur l'identité équivoque de l'objet
1 autre image
EAN13
9782140317118
Éditeur
L'Harmattan
Date de publication
Collection
Ouverture Philosophique
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Au prisme du readymade

Incises sur l'identité équivoque de l'objet

L'Harmattan

Ouverture Philosophique

Indisponible

Autre version disponible

Dans sa lettre de 1907 au poète Hofmannsthal, le philosophe Edmund Husserl
écrit : « plus l'œuvre d'art résonne du monde de l'existence ou tire de lui sa
vie, plus elle réclame par elle-même une prise de position existentielle (…)
et moins alors l'œuvre est esthétiquement pure ». Six ans avant son invention,
ne lit-on pas ici une définition fidèle du readymade ? Voici la chose exposée
sans fioriture, sans projet, pour elle-même, sans apprêt, sans manière ; la
chose de nos besoins les plus grossiers, voici qu'on lui accorde une
exposition dans un haut lieu réservé à l'élite des choses : la « Galerie d'Art
». Dans ce royaume des choses représentées, scénographiées, la chose triviale
est, comme on dit, « nature ». C'est ainsi que le readymade sait être
touchant. Le readymade est la résultante d'entités consubstantielles. L'une
est relative à l'utilitarisme habituel de la chose, nous le baptiserons «
Ordinaire » et l'autre à la capacité à offrir une contre-option à l'art
conventionnel, nous reprendrons un terme duchampien, « An-art ». Ces deux
entités partagent la même nature matérielle et formelle, l'Ordinaire et l'An-
art ont en commun le même substrat. Si elles s'opposent nettement quant à
leurs vocations respectives (permettre un usage trivial et faire œuvre), elles
sont en communion dans le readymade sans s'effacer l'une l'autre et habitent
toutes deux la galerie. Et alors le regard entre en jeu.
S'identifier pour envoyer des commentaires.