Une vie comme un été

Barbara Yelin

Delcourt

  • Conseillé par (Libraire)
    26 septembre 2018

    Une BD étoilée.

    Gerda Wendt était une astro-physicienne allemande qui consacra sa vie aux étoiles. « Une vie comme un été », tout en douceur et subtilité, nous raconte par courtes séquences cette existence placée sous le signe de la voute céleste. Sans pathos mais avec poésie.
    C’est la vie d’une scientifique que raconte cette BD, une scientifique amoureuse des chiffres mais surtout de la vie, de la beauté et de ces champs colorés qui demeurent le dernier souvenir avant de rejoindre définitivement les étoiles.
    Coup de coeur d'Eric.

    C’est une vieille dame appuyée sur un déambulateur. Elle regarde les frondaisons d’un arbre. Juste au dessus de sa tête. Dans l’ombre des branches, de petites taches scintillent. On dirait des étoiles. Ce sont bien des étoiles, ces éléments qui sont morts depuis longtemps mais qui continuent de briller et de vivre pour nous car

    « Tout ce que l’on voit là c’est déjà fini ».

    Gerda Wendt est seule comme elle l’a été une grande partie de sa vie qu’elle va consacrer aux chiffres et au ciel, s’éloignant de la vie réelle et des « besoins humains fondamentaux ». Des besoins comme la compagnie des hommes, et même celle de son mari. Devant son déambulateur, elle vit ses derniers jours, dans une maison de retraite, seule et oubliée. Alors elle se remémore son histoire par épisodes brefs et marquants, dans des aller retours où souvent le sens des phrases combine histoire personnelle et principes de sciences.

    Cet amour inconcevable pour une jeune fille totalement transparente, accaparée par les chiffres et les étoiles qui « sont là même si on ne les voit pas », ne peut rien face à l’immensité céleste et ses mystères insondables. Des décennies plus tard, c’est devant des fenêtres ouvertes qu’elle poursuit sa quête de souvenirs, morts eux aussi, mais pourtant toujours présents. L’album alterne ainsi, avec une rare tendresse, entre passé et présent, entre passion et dégradation du corps et de l’esprit.
    Le talent des auteurs met en valeur la vie et l’immensité du cosmos, le savoir et l’ignorance. Et surtout la douceur et la pudeur. La fin de vie est rude pourtant, décrite sans faux-semblant mais le regard du lecteur ne perd jamais de vue l’immensité du ciel, superbe contre point intemporel à l’existence terrestre.

    C’est la vie d’une scientifique que raconte cette BD, une scientifique amoureuse des chiffres mais surtout de la vie, de la beauté et de ces champs colorés qui demeurent le dernier souvenir avant de rejoindre définitivement les étoiles.

    Chronique complète sur le site Unidivers.fr