• 24 novembre 2010

    Un roman original très complet

    Le procédé est original : en faisant parler des personnes qui ont connu Coetzee, un portrait en creux se dessine, encadré par des notes et fragments extraits des carnets de l’écrivain. Cette construction multiplie les points de vue et les perspectives, agissant comme un prisme dans lequel apparaît une image déformée de l'homme dont il est question.

    C’est en effet un homme ordinaire qui se dessine, un homme plutôt maladroit avec les femmes, mal à l’aise en société, pataud, loin de l’image de grand homme à laquelle on s’attend quand on parle d’un écrivain connu. Le talent dans l’écriture est-il vraiment un gage de grandeur ? L'auteur joue autour de ces questions en créant ce double qui n'est pas tout à fait lui...

    - La réflexion sur l’entreprise autobiographique nous éclaire sur la part de fiction et de réel qui hante chaque écrit et chaque vie :

    « Et si tous, tant que nous sommes, nous faisions dans la fiction, comme vous le dites de Coetzee ? Si nous ne cessions d’inventer l’histoire de notre vie ? Pourquoi ce que je vous dis de Coetzee serait-il plus digne de foi que ce qu’il vous dit de lui-même ? » (p.271)