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    2 novembre 2010

    L'histoire et les thèmes abordés dans ce roman sont intéressants. Tristan Egolf évoque sans complaisance le thème de l'intolérance, de la peur qui fait agir de manière inconséquente. Les habitants de Stepford surenchérissent dans les croyances stupides, et chaque rumeur fait monter la pression.

    Benedictus ne tolère pas ce qu'il sait d'Ephraim, alors, il le frappe. Il s'en prend à un enfant sans défense. En outre, la façon dont il traite son élevage en dit long sur la petitesse de son esprit.
    Grizelda a peur de ce qui pourrait arriver, alors, sans essayer de comprendre, elle voudrait anéantir ce qu'elle croit être le mal.
    Certains «camarades» d'Ephraim n'acceptent pas ses différences, alors, ils le frappent. La bêtise de l'intolérance engendrée par l'ignorance cultivée est bien exploitée. L'auteur montre bien comme les gens bien pensants et bien propres sur eux ne veulent pas voir au-delà de ces apparences. Il est très facile de gratter le vernis de ces gens-là, confits dans leurs certitudes et dans leur auto-satisfaction.
    Outre Jack, Fannie, Jonathan, et Yoder tentent de voir au-delà de la saleté et de la brutalité d'Ephraim. On se retrouve en pleine chasse aux sorcières, et on n'est pas si loin des horreurs commises il y a plusieurs siècles à l'encontre de prétendus sorcières et loups garous.
    Quant à Owen, il est juste excité par l'idée d'un scoop, et de découvrir la solution d'une énigme.

    Il y a quand même des notes de répit, d'optimisme. Par exemple, lorsqu'après le plaidoyer de Yoder, personne ne s'élève contre le fait qu'Ephraim soit retiré à son frère, confié à sa tante, et aidé, alors qu'au départ, il était devant des personnes en colère. Cela semble un moment hors du temps, car tous ces gens finissent par être à peu près d'accord, malgré leurs croyances et leur vécu.

    Malheureusement, le style et la lenteur ne servent pas ces thèmes. L'histoire aurait gagné en force si le roman n'était pas si lent. Il met beaucoup de temps à démarrer. L'auteur commence par présenter les personnages. C'est un peu poussif.
    Ensuite, il y a des digressions tout au long du roman. Par exemple, le combat de boxe est assez indigeste à lire. Il est long, et on ne sait pas trop ce qu'il vient faire ici. Bien sûr, il fait partie de la vie des protagonistes, mais je pense que la description aurait pu être plus courte.
    Le dernier chapitre est assez long, et il est rempli de scènes de combats, de lynchages, de manifestation de haine aveugle... Cela m'a dérangée. J'ai également été écoeurée par l'espèce de folie qui saisit Jonas, et qui le fait abattre les chiots qui ont le seul tort d'aboyer!

    D'autre part, le style est trop fleuri, trop chargé. Certaines phrases sont très longues, avec de longues parenthèses. Certains passages sont écrits de manière absconse, presque sibylline.