Le Carnet À Spirales .

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Les lectures de l'équipe du Carnet à spirales pour vous aider dans vos choix, vous accompagner dans vos nuits blanches, dans vos heures d'évasions romanesques.
Peu adeptes des étoiles nous avons décidé d'en donner 5 par défaut à nos recommandations.
Au plaisir de vous lire et de vous recevoir au Carnet à spirales

Le genre vu par un primatologue

Éditions Les Liens qui libèrent

25,00
Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Débat de société, énervements récurrents, mauvaise foi radicale ou naïveté édifiante, les échanges sur le genre et l’identité, tour à tour mélangé, lié, congloméré, manquent parfois d’arguments et de profondeur. Alors quand un primatologue et pas le premier venu, s’empare du sujet, les cartes sont rebattues, quelques caquets aussi, et les arguments pertinents peuvent enfin offrir à ce débat essentiel le niveau qu’il mérite. Frans de Waal, depuis plus de 50 ans, étudie nos cousins les plus intelligents, les chimpanzés. Il affirme, du haut de ses études et de ses soixante-dix ans révolus, « les primates aussi naissent avec une identité de genre ». Essai intéressant tant le biologiste, sans abuser de raccourcis rhétoriques, démontre qu’un animal tel l’humain ou son si beau cousin se comporte toujours en équilibre entre sa biologie « initiale » et la culture qui l’entoure, dont il est issu, victime malgré lui. Dans « Différents », Frans de Waal insiste non pas sur l’inégalité des genres mais plutôt sur l’inégalité. Les différences existent entre le mâle et la femelle, elles sont et demeurent. Plutôt que d’envisager le contraire il estime que nous devrions travailler sur l’aspect culturel de celles-ci, en essayant de les réduire, les résorber, les diminuer sans nier l’évidence première de la différence. Soyons singes par instant…
Article publié dans le Bruit qui court

Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Jean-Louis Milesi est écrivain et scénariste-dialoguiste (de Guédiguian notamment), précision importante, tant ce roman, au titre si mystérieux, emporte le lecteur scotché au livre comme il le serait face à un grand écran. Il nous embarque pour une épopée auprès du photographe Edward Curtis qui fut l’un des plus importants anthropologues des Amérindiens d’Amérique du Nord. Il y consacra 30 années de sa vie. Juillet 1900, Edward Curtis quitte sa famille pour un voyage épique qui le conduira de Seattle au Nebraska afin de photographier des oiseaux auprès d’un ami. A la suite de l’attaque de sa carriole, il fera la connaissance d’un jeune sioux énigmatique, Mika Ohiteka et découvrira avec effroi les conditions de vie des indiens au mieux parqués dans des réserves au pire déportés sur d’autres terres ou simplement, en toute impunité, tués. C’est en Amérique où il a vécu 8 années que Milesi découvre et se passionne pour Curtis. Ce livre, véritable western, est le fruit de ses recherches et sur la photographie et sur les indiens. « Au loin quelques chevaux, deux plumes… » est un véritable plaisir de lecture fluide et éclairante.
Article publié dans le Bruit qui court

23,00
Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Un hymne à la lecture, à l’apprentissage, à la culture devenue seul rempart contre la barbarie dont l’humain se délecte. Une BD de Lax comme un concentré d’humanisme, de partage et d’intelligence. « L’université des chèvres », expression offerte au nomadisme enseignant poursuit ce sillon que Lax creuse depuis désormais tant d’année et que, nous, chanceux lecteurs nous savourons. Après le magnifique « Une maternité rouge », Lax, formidable conteur, nous raconte la vie de Fortuné Chabert, instituteur nomade de 17 ans, possédant sur son chapeau les trois plumes de la connaissance « lecture, écriture et chiffres » qui en 1833, de col en col, dans les Alpes du Sud, apporte aux enfants, à la saison morte, ce savoir si rare. Il affronte les tempêtes, les escarpements délicats et encore plus l’obscurantisme des hommes. Fortuné, chassé de ses montagnes, se retrouvera sur les terres des Hopis en Arizona, avec cette entière volonté. Alors des décennies plus tard sur les traces de sa descendante Arizona Florès, américaine militante contre le lobby des armes ou de Sanjar bannis par les talibans, la lutte est la même. Le dessin, comme habituellement, est somptueux et comme le dit Pascal Ory dans sa postface « il est nécessaire que l’éducation soit en harmonie avec une société d’égalité et d’autonomie. »
Article publié dans Le Bruit qui court

Sur les pouvoirs de la littérature

Actes Sud

18,00
Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Né d’une promesse faite à sa mère, Marielle de Sarnez, décédée d’une leucémie, ce récit poignant encense « les pouvoirs de la littérature », cette possibilité de faire de femmes et d’hommes disparus des héros de résistance et non des fantômes empoussiérés dans le linceul de l’oubli. Révélée par De l’ardeur, sur l’avocate syrienne Razan Zaitouneh, auquel s’ajoutait Par une espèce de miracle sur l’intellectuel dissident Yassin Al-Haj Saleh, Justine Augier complète ce triptyque avec Croire, titre fort, titre claquant au vent. Récit de mémoire et de partage, Croire mêle habilement littérature et amour maternel, filiation intellectuelle et liens de sang. En conviant ses auteurs fétiches, Justine Augier démontre avec modestie que la littérature et la lecture créent l’identité et que, dans ce cas présent, elles permettent de tenter de faire le deuil d’une mère trop tôt disparue. « Croire ». Justine Augier a fait de la lecture une religion. Soyons alors pratiquants.
Article publié dans Page des Libraires

Les Éditions Noir sur Blanc

23,50
Conseillé par (Libraire)
23 février 2023

Frankie a 25 ans, est artiste, un peu, beaucoup paumée dans un monde qu’elle ne comprend pas et où elle se sent comme une intruse. Afin de se remettre en selle, elle décide de quitter Dublin et de vivre dans la modeste maison de sa grand-mère décédée, dans la campagne irlandaise. Lentement, avec une précision diabolique, Sara Baume nous fait entrer dans la tête de Frankie où règne un sacré désordre. Cependant, cette fragilité palpable cache une profondeur de réflexion et d’analyse du moindre brin d’herbe, une sensibilité purement impropre à se fondre dans la violence quotidienne d’une vie moderne et urbaine. Chaque jour Frankie se lance un défi, celui de penser et de décrire, sur un sujet donné et parfois banal, des œuvres conceptuelles qui nourrissent sa créativité, son imagination. Chaque œuvre est réelle et cataloguée à la fin de ce roman extrêmement envoûtant, régulièrement déroutant, parfaitement maîtrisé, parfois drôle et définitivement original.
Article publié dans Page des Libraires