Quand plus rien n'aura d'importance
EAN13
9782267022834
ISBN
978-2-267-02283-4
Éditeur
Christian Bourgois
Date de publication
Collection
Titres
Nombre de pages
208
Dimensions
17,8 x 10,8 x 1 cm
Poids
174 g
Langue
français
Langue d'origine
castillan, espagnol
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Quand plus rien n'aura d'importance

De

Traduit par

Christian Bourgois

Titres

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Ce dernier roman d’Onetti est conçu comme un journal, celui de Carr, le narrateur. Mais un journal discontinu dans les faits et dans les dates, sur une quinzaine d’années, car les feuilles en ont été éparpillées. Une manière de nous inciter à comprendre, dans les ellipses, les carences, les oublis, ce qui est essentiel dans son histoire. Son monde est unique, fermé. Mais à l’intérieur, rien n’est étanche. Une fois encore il se déroule à Santamaria, ce lieu mythique d’Amérique latine, un patelin perdu, introuvable sur une carte, où les hommes vivent parce qu’ils sont condamnés à vivre, sans illusion. Les créatures qu’il croise et convoque sont autant de revenants auquel il a imposé un destin commun et absurde au fil de son oeuvre : le sinistre docteur Diaz Grey ; Petrus, l’infâme propriétaire du chantier, sa fille Angélica Inés, et leur domestique Josefina ; le typographe Lanza, vieux républicain espagnol qui discute avec le curé Bergner ; Barthé l’apothicaire flaubertien…. L’intrigue n’a pas vraiment d’importance : un homme répond à une petite annonce et se retrouve perdu dans ce patelin, au milieu d’un trafic de contrebande d’on ne sait quoi. Alors il éprouve des sensations. Celles de son corps qui vieillit, une certaine nostalgie parfois, de l’Europe, de Paris, des visions de jeunesse, de femmes jeunes, qui réveillent le désir oublié, à côté des autres femmes qui ne sont là que pour satisfaire des nécessités physiologiques. Malgré son dénuement, l’univers est résolument urbain, comme s’il s’était produit un immense cataclysme qui avait laissé l’homme seul sur terre, entouré de loups, ses semblables. L’antécédent littéraire est Céline, et le Bardamu du Voyage auquel Carr se compare. La ville est pourrie par le temps et par l’ennui, la misère, l’indifférence et les rancoeurs. Mais toutes ces petites choses font une histoire et un autre personnage, un autre homme, le gardien de celle-ci, le docteur Diaz Grey, qui conserve les secrets des habitants de Santamaria, surtout ceux des femmes qui viennent le consulter. Une double mémoire donc : celle du docteur, ordonnée, chronologique, et celle du narrateur, éparpillée. » (Jacobo Machover, Le Magazine littéraire)

Dans son dernier roman, dont le retentissement a été immense dans le monde hispanique au moment de sa parution, Juan Carlos Onetti convoque les personnages de ses œuvres antérieures.

Mais dans ce journal tenu par un frère jumeau du héros du Puits (1939), toute tentative de retrouver le temps perdu se solde par un échec. A l’image de l’Amérique latine de cette fin de siècle, exsangue, laminée par les dictatures, la corruption et l’impérialisme.

Ces bribes d’histoires, ces images fugitives, ces confidences inachevées s’embrouillent et balbutient. Un univers qui part en lambeaux et que quitte une admirable voix, tour à tour, grave, drôle ou discordante, avant de s’éteindre dans le silence des adieux et de la mort.

Juan Carlos Onetti est né à Montevideo en 1909. Fils d'un modeste inspecteur des douanes et d'une Brésilienne, il vit longtemps de petits métiers. Autodidacte, il devient journaliste en 1939, puis écrivain. Il est secrétaire de rédaction de la revue Marcha jusqu'en 1941 : il essaie d'y imposer une nouvelle orientation de la littérature sud-américaine. Il publie son premier ouvrage en 1939 (La Bataille), considéré comme le premier roman moderne d'Amérique du Sud. En 1962, il obtient le Premio Nacional de Literatura, le Prix Cervantès en 1980, et en 1990, le Premio de la Unión Latina de Literatura. Il est condamné à la prison en 1974, pendant la dictature militaire de Bordaberry. Il s'exile à Madrid en 1975, après sa libération, et y meurt après s'être retiré du monde en 1994.

« Le dernier roman d’Onetti est prodigieux. […] Parce que l’écriture n’y est rien d’autre que l’exact reflet de la conception onettienne de l’homme, et, plus généralement, de l’être : syntaxe disloquée, phrases sans suite laissées en suspens, irrésolues et insolubles ; absence du moindre lieu commun ; alternance des temps verbaux et réitération des thèmes jusqu’à la monotonie calculée… Quand plus rien n’aura d’importance constitue l’accomplissement d’une quête douloureuse de l’âme des choses. » (Ramon Chao, Le Monde)

Ce livre écrit comme un journal où le temps ne suit pas son cours réel, ce livre est à lire lentement, le soir de préférence pour en saisir les touches crépusculaires. Il constitue en fait un chapitre de la comédie humaine onetienne, comédie regroupant aussi bien les romans que les nouvelles. » (Daniel Walther, Dernières nouvelles d’Alsace)

« Chez Onetti, on ne regarde pas de loin. On plonge à pleine bouche, à pleines mains, à pleine poisse. Au bord de l’abîme toujours, comme une mouche engluée de désir, vrombissant sur les crêtes et condamnée à la chute. Inspiré par les amours inassouvis, le désespoir nourri d’alcool et de remords, les intrigues louches, les décors fades. […] Une tendresse poignante, limpide. » (Le magazine littéraire)
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