EAN13
9791097497156
ISBN
979-10-97497-15-6
Éditeur
Conférence
Date de publication
Collection
Choses humaines
Nombre de pages
141
Dimensions
20,6 x 15,3 x 1 cm
Poids
215 g
Langue
français
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Paysages avec figure

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Conférence

Choses humaines

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Claude Dourguin Paysages avec figure
« J’ai plaisir à débusquer ces nuances paysagistes ; ce sont des acquis qui jamais plus ne se laisseront tout à fait oublier : l’enrichissement des nuances saisissables du visage terrestre et de son expression est pour moi de tout autre conséquence que la saisie d’une subtilité psychologique. » Julien Gracq, Carnets du grand chemin
« […] bientôt de tout ce que j’ai regardé de tous mes yeux avec une amitié, une complicité si grande, il ne restera rien. » Julien Gracq, Lettrines II
La présence au monde, « être ici » compta plus que tout pour Julien Gracq dont l’œil de géographe demeura toujours bien ouvert. Une très longue amitié que la mort seule interrompit, le goût commun de « la face de la terre » fit partager des parcours, en échanger les songes, il fallait acquitter une dette. La dimension personnelle hors propos, elle pouvait dans sa forme contribuer à la cartographie d’un univers, témoigner de territoires. J’ai souhaité évoquer l’écrivain dans l’un de ses choix fondateurs, l’un des partis qui singularise son œuvre — comme il a tenu à le souligner —, celui des paysages. Les caractères, les particularités des lieux aimés désignent une sensibilité, un tempérament imaginaire, qualifient la tonalité d’une rêverie. Ils dessinent enfin, loin de la biographie convenue, de ses indiscrétions, de ses anecdotes sans intérêt, la forme d’une vie, non privée mais littéraire — la seule qui importait à cet auteur. Sans indifférence le lieu signifie, les paysages élus participent d’une existence, de ses représentations, lui donnent sa respiration ; la laissant apparaître ils offrent les incarnations diverses d’une figure qu’il n’a pas semblé bon de nommer sauf à lui enlever la force de présence tout à la fois précise et mystérieuse avec son champ ouvert d’interprétations qui le dépassent infiniment dont ils le gratifient — l’emploi du seul pronom personnel, l’allure de personnage de récit qu’il confère trouve là sa raison.
Le titre est allusif de l’univers pictural, une manière d’adresse au lecteur en ouverture, le justifie, laisse entendre possible une lecture en liberté sans référence à aucun nom et explicite l’inversion du nombre — Paysages avec Figure.
Le livre se présente en une succession très libre de brèves séquences, quelques pages (deux à huit), évocatrices chacune d’une contrée, d’un lieu, d’une situation qui lui est liée, d’un site, d’un paysage : de la Cornouaille anglaise à l’Himalaya en passant, entre autres, par la visite aux vignobles du Layon, la forêt jurassienne ou celle de Chantilly, le château de Rosambô, l’île de Batz, le massif de La Meije, la Mongolie aussi bien que l’Irlande ou la ville de Naples, tous espaces saisis dans leur variété, leurs particularités et, plus encore, leur tonalité affective, subtile, irremplaçable. Ce sont, parcourues d’échos de toutes sortes, littéraires souvent, occasions de promenades, de parcours, de séjours partagés de quelque manière, parfois narrés ou suggérés à celui qui eut le malheur de les manquer (Naples, par exemple), mais aussi, proposées en complicité vive à un imaginaire, rêveries autour d’un site, d’un espace — tels Darjeeling ou la Mongolie.
Présent ou imparfait les temps des séquences varient. Il n’y va que de la situation d’une actualité. Nul de ces moments qui ne perdure, conserve active sa force, sa qualité, sa substance nourricière, son rayonnement. Tout a été fait ici pour que le livre ne se charge pas de la moindre nostalgie, ne prenne la forme de souvenirs. Hors de toute chronologie, de lecture aussi bien, c’est une série paysagère suggestive d’une présence.
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