Anthropologie, du local au global
EAN13
9782200243418
ISBN
978-2-200-24341-8
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Cursus
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
678 g
Langue
français
Code dewey
306
Fiches UNIMARC
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Anthropologie

du local au global

De

Armand Colin

Cursus

Indisponible
Première partie?>Qu'est-ce que l'anthropologie ??>Réflexions autour de l'actualité d'une science sociale ?>?>Chapitre 1?>Objets?>L'anthropologie : science du traditionnel et/ou science de l'actuel ??>Comment définir l'anthropologie ??>Il serait vain de prétendre donner une définition succincte et claire de l'anthropologie. Une présentation de la discipline ne prend véritablement de sens qu'à partir d'un examen de son contenu ou plus précisément de ses contenus expérimentaux et intellectuels.Pendant longtemps, l'anthropologie fut la science des sociétés « archaïques », « sauvages » et « exotiques » pour se transformer graduellement en science des sociétés « primitives ». Le recours à ce terme, employé généralement entre guillemets dans ce cadre, n'a plus pour finalité de marquer le caractère originel et imparfait de ces sociétés qui auraient nécessairement précédé la nôtre, mais désigne une série de caractéristiques qui les singulariseraient par rapport à toutes les autres sociétés de type historique. Le qualificatif de « primitif » renvoie bien toujours à une qualité intrinsèque de ces sociétés, mais ne préjuge plus nécessairement de leur antériorité dans le cours de l'histoire humaine. Plus récemment, l'anthropologie a accolé aux sociétés qu'elle étudiait un caractère privatif. Les qualificatifs de sociétés « sans histoire », « sans écriture », « sans État » ou « sans machinisme » ont été introduits non pour souligner un manque, mais pour les distinguer, souvent positivement, de la nôtre. En raison de l'absence de pouvoir coercitif et d'institutions spécialisées dans un domaine ou l'autre, elles étaient réputées plus libres ou plus égalitaires que la société moderne. Leur caractère d'« authenticité » et de « transparence » en faisait des objets d'étude particulièrement privilégiés pour la science anthropologique.De nos jours, les images que l'anthropologie se fait de ces sociétés sont un peu brouillées, si bien que, pour les nommer, elle a fini par utiliser leterme vague et général de « sociétés traditionnelles », comme pour marquer à la fois une certaine neutralité dans la caractérisation de ses objets et un certain souci d'élargir son champ d'étude à d'autres types de sociétés historiques et modernes. Plus radicalement encore, la tendance actuelle consiste à ne plus chercher à revendiquer un terme précis pour désigner le type de société sur lequel se penche la discipline en refusant de lui assigner un objet unique et spécifique. Celle-ci se présente et se définit désormais comme la science des diversités culturelles et sociales, et de façon générale comme la science de l'homme/de la femme en société.Ces changements dans la dénomination de l'objet anthropologique, sinon dans sa nature même, se sont opérés sous l'influence d'un double facteur. D'abord, la remise en question à l'intérieur de la discipline d'un certain nombre de notions et d'a priori théoriques, résultat de débats contradictoires. Ensuite, des conditions historiques et intellectuelles ambiantes comme le phénomène de la décolonisation, la crise des valeurs qui guidaient jusque-là les relations interculturelles, la crise de la croyance dans un progrès continu et dans la suprématie d'une civilisation sur l'autre.Pour réfléchir sur l'objet actuel de l'anthropologie, il faut donc retenir une double perspective. La première se concentre sur une approche interne de la question : que recouvre la discipline ? Qu'étudie-t-elle, comment et avec quelles méthodes ? Quelle est la spécificité de l'anthropologie par rapport aux autres disciplines des sciences sociales ? La deuxième perspective, quant à elle, s'interroge plus largement sur la place de l'anthropologie dans la pensée scientifique et intellectuelle contemporaine ; sur sa contribution aux débats sur la modernité, la rationalité et le progrès, ces valeurs cardinales du monde industriel ; enfin sur son rapport au goût du jour pour l'exotique et à une demande sociale croissante pour la préservation et la mise en valeur des patrimoines locaux et nationaux. Une telle approche est la mieux à même de rendre compte des divers enjeux sociaux, culturels et politiques qui ont toujours pesé sur la délimitation des objets empiriques et intellectuels de la discipline.
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