- EAN13
- 9782707347275
- Éditeur
- Les Éditions de Minuit
- Date de publication
- 06/01/2022
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
Il ne reste presque plus rien à La Bassée : un bourg et quelques hameaux, dont
celui qu’occupent Bergogne, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi qu’une
voisine, Christine, une artiste installée ici depuis des années. On s’active,
on se prépare pour l’anniversaire de Marion, dont on va fêter les quarante
ans. Mais alors que la fête se prépare, des inconnus rôdent autour de la
maison. Laurent Mauvignier livre un roman magistral. Dans le thriller façon
Mauvignier, le suspense n’est pas, ou si peu, affaire d’action. C’est une
histoire de langage. Si l’un des compliments que l’on adresse fréquemment aux
bons polars a trait à la concision de leur style, à l’efficacité d’une langue
ramassée tout entière occupée à décrire ce qui a lieu, Histoires de la nuit
mérite une pluie d’éloges pour des raisons absolument inverses. Plus la phrase
s’allonge, plus l’angoisse augmente, et plus le lecteur est attentif à ses
ondulations, ses changements de rythme, ses relatives et autres volutes
digressives – et plus, à nouveau, le suspense s’accroît. Une seule phrase de
l’écrivain peut charrier à la fois les pensées d’un personnage, ce qu’il dit
(qui échoue toujours à transmettre l’essentiel), ses déplacements dans
l’espace, la lumière, tant de sensations, sans oublier, parfois, une fausse
piste pour égarer le lecteur. Certaines scènes, même pas particulièrement
porteuses d’enjeux narratifs, sont ainsi étirées au maximum. Cette dilatation
produit un effet étonnant, qui teinte d’étrangeté le réalisme du roman, lui
donne les allures cauchemardesques d’un conte. Un conte qui pourrait être tiré
de l’épais recueil Histoires de la nuit, dans lequel Marion pioche ce qu’elle
lit à Ida au moment du coucher, même si ce n’est pas toujours de l’âge de
l’enfant, qui en sort tremblante. (Raphaëlle Leyris, Le Monde)
celui qu’occupent Bergogne, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi qu’une
voisine, Christine, une artiste installée ici depuis des années. On s’active,
on se prépare pour l’anniversaire de Marion, dont on va fêter les quarante
ans. Mais alors que la fête se prépare, des inconnus rôdent autour de la
maison. Laurent Mauvignier livre un roman magistral. Dans le thriller façon
Mauvignier, le suspense n’est pas, ou si peu, affaire d’action. C’est une
histoire de langage. Si l’un des compliments que l’on adresse fréquemment aux
bons polars a trait à la concision de leur style, à l’efficacité d’une langue
ramassée tout entière occupée à décrire ce qui a lieu, Histoires de la nuit
mérite une pluie d’éloges pour des raisons absolument inverses. Plus la phrase
s’allonge, plus l’angoisse augmente, et plus le lecteur est attentif à ses
ondulations, ses changements de rythme, ses relatives et autres volutes
digressives – et plus, à nouveau, le suspense s’accroît. Une seule phrase de
l’écrivain peut charrier à la fois les pensées d’un personnage, ce qu’il dit
(qui échoue toujours à transmettre l’essentiel), ses déplacements dans
l’espace, la lumière, tant de sensations, sans oublier, parfois, une fausse
piste pour égarer le lecteur. Certaines scènes, même pas particulièrement
porteuses d’enjeux narratifs, sont ainsi étirées au maximum. Cette dilatation
produit un effet étonnant, qui teinte d’étrangeté le réalisme du roman, lui
donne les allures cauchemardesques d’un conte. Un conte qui pourrait être tiré
de l’épais recueil Histoires de la nuit, dans lequel Marion pioche ce qu’elle
lit à Ida au moment du coucher, même si ce n’est pas toujours de l’âge de
l’enfant, qui en sort tremblante. (Raphaëlle Leyris, Le Monde)
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