- EAN13
- 9782072567957
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 08/09/2014
- Collection
- Folio actuel
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Folio 12,40
"Les Français passent pour cocardiers ; je ne les crois pas indignes de leur
légende. Comment alors se fait-il qu'en moins de vingt ans (1945-1963) ils
aient saboté avec entêtement et soient aujourd'hui sur le point de ruiner ce
qui reste leur meilleur titre à la prétention qu'ils affichent : le français.
Hier encore langue universelle de l'homme blanc cultivé, le français de nos
concitoyens n'est plus qu'un sabir, honteux de son illustre passé. Pourquoi
parlons-nous franglais ? Tout le monde est coupable : la presse et les Marie-
Chantal, la radio et l'armée, le gouvernement et la publicité, la grande
politique et les intérêts les plus vils. Pouvons-nous guérir de cette épidémie
? Si le ridicule tuait encore, je dirais oui. Mais il faudra d'autres recours,
d'autres secours. Faute de quoi, nos cocardiers auront belle mine : mine de
coquardiers, l'œil au beurre noir, tuméfiés, groggy, comme disent nos
franglaisants, K.O. Alors, moi, je refuse de dire O.K." René Étiemble
légende. Comment alors se fait-il qu'en moins de vingt ans (1945-1963) ils
aient saboté avec entêtement et soient aujourd'hui sur le point de ruiner ce
qui reste leur meilleur titre à la prétention qu'ils affichent : le français.
Hier encore langue universelle de l'homme blanc cultivé, le français de nos
concitoyens n'est plus qu'un sabir, honteux de son illustre passé. Pourquoi
parlons-nous franglais ? Tout le monde est coupable : la presse et les Marie-
Chantal, la radio et l'armée, le gouvernement et la publicité, la grande
politique et les intérêts les plus vils. Pouvons-nous guérir de cette épidémie
? Si le ridicule tuait encore, je dirais oui. Mais il faudra d'autres recours,
d'autres secours. Faute de quoi, nos cocardiers auront belle mine : mine de
coquardiers, l'œil au beurre noir, tuméfiés, groggy, comme disent nos
franglaisants, K.O. Alors, moi, je refuse de dire O.K." René Étiemble
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