Au revoir là-haut

Pierre Lemaitre

Le Livre de poche

  • Conseillé par (Libraire)
    10 avril 2021

    Au revoir là-haut

    Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d'eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une "gueule cassée", est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l'exclusion.
    Refusant de céder à l'amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d'une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence... Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des beaux-arts. Bien au delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, ce roman est l'histoire caustique et tragique d’un défi à la société, à l'Etat, à la famille, à la morale patriotique, responsables de leur enfer.
    Dans la France traumatisée de l'après guerre qui compte son million et demi de morts, ces deux survivants du brasier se lancent dans une escroquerie d'envergure nationale d'un cynisme absolu.


  • Conseillé par (Libraire)
    12 novembre 2020

    Une fresque impitoyable sur la France de l'après grande guerre. Mais aussi et surtout une formidable histoire d'amitié.


  • Conseillé par
    13 mai 2020

    Original

    Il s’agit en réalité d’une tragédie avec une fin inéluctable sur les décombres de la première guerre mondiale. L’auteur met près de 300 pages à installer l’intrigue ce qui est un peu long, ce qui permet néanmoins de bien connaitre les protagonistes de l’histoire ainsi que l’ambiance de l’époque et les pesanteurs sociales indispensables pour rendre l’histoire crédible. Le tout est agréable à lire, bien écrit. L’auteur maitrise bien le contexte historique ce qui rend l’intrigue tout à fait réaliste. En cette période de commémoration du centenaire de « la grande guerre », Voici un livre qui donne envie d’en savoir plus.


  • Conseillé par (Libraire)
    1 mai 2020

    Edouard et Albert, les deux héros du dernier Goncourt Au revoir, là haut, font irrésistiblement penser aux Pieds Nickelés, la célèbre BD dont la parution en 1908, précéda de quelques années seulement les aventures dont il est question ici, durant la Grande Guerre. Ceux qui aiment les histoires bien ficelées vont se régaler dans ce qui est autant un vrai délire qu’une savante construction. Il est vrai que l’auteur n’en est pas à ses débuts et a montré bien avant ce livre, sa maîtrise des scénarios de romans policiers. Aussi, les rebondissements ne manquent-ils pas, depuis l’ensevelissement initial d’Albert dans ce gigantesque trou d’obus, à la cote 113, jusqu’à l’envol final d’Edouard, ailes en plumes collées sur le dos, aux portes de l’hôtel Lutétia, à Paris. Le rythme du récit reste assez soutenu pour tenir le lecteur en haleine durant ses 567 pages, avec cette minutieuse mise au point d’une arnaque qui excite l’un, le poilu à la gueule cassée, et terrorise l’autre, son sauveur devenu son ami et complice d’infortune.
    Mais c’est aussi là que le bât blesse… La grande fresque d’une tragédie d’après-guerre (le sort que subirent les rescapés à leur retour, parfois pire que la guerre elle-même), est recouverte par cette BD foisonnante où le comique le dispute sans cesse à l’horreur. Ca n’a plus figure humaine, pas plus qu’Albert qui a perdu la mâchoire inférieure et finit par porter des masques dérisoires, à la réalisation desquels contribue la petite fille de la concierge, nullement impressionnée... L’incroyable de la situation finit par emporter la crédibilité des héros, sur lesquels d’ailleurs, l’auteur porte toujours un regard fort distancié. L’amer « ah Dieu, que la guerre est jolie ! », et ses accents sarcastiques, fait place à « quelle est jolie l’arnaque ! » : on peut penser qu’on y perd un peu…

    François Longchamp


  • Conseillé par
    29 janvier 2018

    C'est le 2 novembre 1918, à quelques jours d'une armistice à laquelle plus personne ne croit au fond des tranchées, que les hasards de la guerre vont liés les destins d'Albert Maillard et Edouard Péricourt. Le premier est enterré vivant dans un trou d'obus, tombé là parce qu'il a découvert les manigances de son lieutenant, l'ambitieux Henri d'Aulnay-Pradelle. Le second est gravement blessé en lui portant secours, la jambe en charpie, le visage aussi. Désormais, entre les deux soldats, c'est ''à la vie, à la mort''. Démobilisés, de frères d'armes, ils deviennent compagnons d'infortune. Edouard, l'artiste fils de bonne famille et Marcel, le petit comptable sans envergure partagent une petite pièce au fond d'une cours parisienne. Marcel a perdu son emploi et sa fiancée. La France est ingrate avec celui qui s'est battue pour elle pendant quatre ans. Edouard vit en reclus. Il n'est plus le désinvolte et riche Edouard Péricourt. Nouvelle identité pour une gueule cassée qui ne veut plus revoir les siens, ni son père qu'il ne veut pas affronter ou décevoir une fois de plus, ni sa sœur, la douce Madeleine. Sans pension ni ressources, Edouard se fait entretenir par un Marcel qui peine à trouver un emploi stable. Les deux hommes galèrent, jusqu'à jour où Edoaurd a une brillante idée. Une escroquerie à l'échelle qui pourrait les rendre riches, très riches.

    Petite déception à la lecture de ce Goncourt qui a été tant vanté par les lecteurs...Durant les 200 premières pages, il ne se passe strictement rien, on frise l'ennui. Ensuite, ça démarre lentement, l'escroquerie se met en place. C'est toujours un peu lent mais l'intérêt s'éveille. Bref, un récit qui prend un temps fou à se mettre en place avec une présentation des personnages qui n'en finit pas. Et d'ailleurs les personnages...Pas très fins, les caractères dépeints par Lemaitre. On a, dans le désordre, un petit employé de bureau pas très vif et un rien pleutre, un aristocrate déchu trop infâme pour être crédible, un richissime homme d'affaires qui passe du père impitoyable au paternel larmoyant, une sœur pas très belle, plus toute jeune qu'on croit victime mais s'avère plus calculatrice qu'il n'y paraît et Edouard, homosexuel, fils révolté, personnage qui tient le rôle de l'artiste flamboyant avec ses dessins, ses masques extravagants, sa désinvolture.
    L'écriture est très cinématographique (d'ailleurs le film existe), on imagine sans peine Marcel enterré avec sa tête de cheval, Edouard et ses masques, façon commedia dell'arte, les charniers de la Grande guerre, les corps déterrés, les champs de croix blanches, les gueules cassées, le bel Aulnay-Pradelle en parfait salaud, etc. De belles images en perspective, un sujet dont aurait pu s'emparer Jean-Pierre Jeunet...
    Un livre qui a au moins le mérite d'évoquer la première guerre mondiale et ses conséquences, une période de l'Histoire qui tombe peu à peu dans l'oubli.


  • Conseillé par (Libraire)
    24 décembre 2017

    Ici-bas !

    Albert et Edouard, gueules cassées de Grande guerre, rejetés par une société qui préfère les héros morts aux encombrants survivants des tranchées, décident de se venger en montant une escroquerie aux monuments aux morts, véritable subversion haute-en-couleurs.
    Avec des personnages formidablement campés, aussi drôles qu'émouvants, servis par un humour grinçant et une ingénieuse trame romanesque, Pierre Lemaître dresse un portrait au vitriol de la France de 1918. Prix Goncourt 2013. Adaptation cinématographique par Albert Dupontel, 2017.


  • Conseillé par (Libraire)
    2 juillet 2015

    Une belle réussite !

    Le 2 novembre 1918, le lieutenant Pradelle lance un ultime assaut qui fait des morts inutiles et marque profondemment Albert et Edouard, simples soldats. La démobilisation, la convalescence, le retour à la vie civile sont difficiles pour les deux hommes.
    Suspense, émotion et humour font que l'on dévore ce roman ! Une belle réussite !
    Valérie


  • Conseillé par (Libraire)
    13 mai 2015

    L'art de la galère

    À la vie à la mort, les aventures de deux amis inséparables. L'un est riche, l'autre pauvre. Rien, sinon la guerre, ne les destinaient à se connaître. Et pourtant... À la suite d'une première scène ( -à couper le souffle!) leurs destins se trouvent irrémédiablement liés. L'histoire commence quelques jours avant l'armistice de 1918 et se poursuit dans la France de l'immédiate après-guerre. Tandis que les anciens poilus des tranchées peinent à survivre, la France reconnaissante compte et honore ses morts. C'est sur ce malentendu que nos deux compères comptent bien se reconstruire....

    Difficile de lâcher ce livre une fois qu'on l'a ouvert. C'est facile à lire, bien construit, avec des chapitres courts et ce qu'il faut d'intrigue et de rebondissements pour vous tenir en éveil jusqu'au bout de la nuit. À situer quelque part entre le Céline des débuts et les aventures des Pieds Nickelés, un passionnant roman sur la folie guerrière et étatique.


  • Conseillé par (Libraire)
    22 avril 2015

    Coup de coeur de Laurence

    Un premier chapitre époustouflant et la suite l'est tout autant.

    Dans la France d'après-guerre, on glorifie les morts, mais les vivants, ceux qui rentrent sont encombrants et en plus ils sont moches.

    Pierre Lemaitre signe là un roman magistral. Il change de genre mais garde son style haletant. Il y a un énorme souffle dans "Au revoir là-haut"?

    Coup de coeur d'Alain et Laurence


  • Conseillé par (Libraire)
    19 avril 2015

    Inoubliable

    Délaissant pour un temps le genre policier où pourtant il excelle, Pierre Lemaitre nous régale ici avec un beau roman sur l'après-guerre.
    Nous y suivons le destin d'Albert et Edouard, jeunes démobilisés qui cherchent leur voie dans le Paris des années 20.
    Ce roman réaliste, au style enlevé empreint d'humour et de dérision, nous réserve son lot d'émotions : les personnages, attachants et touchants survivent aux drames de la guerre pour mieux vivre l'amour et l'amitié mais aussi la haine et le mépris.
    Une plongée remarquable au coeur de la nature humaine où la petitesse comme le sublime se côtoient.