Des orties et des hommes

Paola Pigani

Liana Levi

  • Conseillé par
    16 avril 2019

    Pia, une gamine d'une dizaine d'année, nous raconte sa vie au sein d'une joyeuse famille de paysans installés dans une ferme du fin fond de la campagne charentaise, là où coule une rivière .
    Presque une image d'Epinal sauf que la réalité du monde de Pia n'est pas aussi idyllique qu'il n'y paraît.
    La ferme tombe en ruines, on y vit entassé et la famille en grande difficulté financière travaille dur pour essayer de survivre. Le père élève des vaches laitières, ce qui ne rapporte pas grand chose, et ses cinq enfants doivent l'aider aux travaux des champs et de la ferme. Ils ne sont pas malheureux pour autant, bien au contraire, même s'ils sont mal fagotés et conscients de leur précarité, car la nature malgré ses caprices parfois désastreux leur offre un bien précieux; le plus merveilleux terrain de jeu qui puisse exister !
    Comme une bouffée d'air frais, ce texte évoque au gré de petits ou grands événements, une vie simple rythmée par la petite musique de la trayeuse, le chant monotone de la tronçonneuse, le ronron du tracteur, le souffle des bêtes et les "porca miseria" paternels. Tout une gamme de sons qui incitent à la rêverie, à la nostalgie heureuse et une écriture lumineuse pour «sur les chemins, nous jeter ensemble dans la gueule du hasard avec l'enfance et le vent dans le dos »
    Un pur bonheur de lecture.


  • Conseillé par
    29 mars 2019

    Début des années 70, en Charente, Pia est une fillette de onze ans, une fille de la campagne comme on dit. Dans un petit hameau, elle vit au rythme des travaux agricoles avec son frère et ses quatre sœurs. Toujours prête à donner un coup de main à ses parents qui travaillent la terre en fermage et élèvent quelques vaches laitières. Leurs racines sont en Italie d’où ils sont originaires.

    À travers la voix de Pia, on s’évade dans un champ, on court à en perdre haleine, on observe la nature, petits plaisirs et jeux d’une enfance qui sent le plein air et la débrouillardise. Aider les parents, ramasser le bois ou baratter le beurre au son des rires de la fratrie. Une famille où on se serre la ceinture : les vêtements servent d’un enfant à un autre, pas de dépenses inutiles ou frivoles. Mais c’est aussi l’amour que lui donne ses parents, les vacances chez sa grand-mère, son amie Laure, les conversations sérieuses des adultes autour de la table où les soupirs et les silences trahissent les difficultés et la peur de l'avenir. Les paysans veulent se regrouper et se faire entendre, et parlent de créer un syndicat agricole. Pour Pia, il y a l’entrée au collège et l’internat qui se profile accompagnée d’appréhensions. Une sphère inconnue avec ses codes et ses règles.

    La fin de l’enfance marque le début de l’adolescence et la sécheresse de l’année 1976 précipite la faillite de certains paysans. Son père est obligé de devenir ferrailleur. Si au collège, elle découvre la solitude et les remarques acides, la poésie se fait réconfortante et précieuse. Tandis que les amitiés de l’enfance se délitent certaines fermes se retrouvent inhabitées. Mutation d’un monde agricole où les plus petits sont à l’agonie.

    L'auteure rend un hommage vibrant et nostalgique à un monde paysan et à celui de l’enfance. Il y aurait beaucoup à rajouter car elle aborde également les thèmes de l’exil et de la condition sociale. D'une écriture poétique sans fioriture et avec un sens du détail qui fait mouche, Paola Pigani a su traduire à merveille et avec justesse les sentiments, les perceptions et le regard de l'enfant puis de l'adolescente.
    Ce livre a résonné en moi tant j’y ai retrouvé des souvenirs et des sensations qui ont fait briller mes yeux d’enfants.
    Un roman dont je suis sortie le cœur vrillé d’émotions et avec un sentiment d’une tendresse lumineuse infinie.

    https://claraetlesmots.blogspot.com/2019/03/paola-pigani-des-orties-et-des-hommes.html


  • 26 mars 2019

    Venue d'Italie, la famille de Pia s'est installée en Charente où elle loue et cultive des terres. Dans cette famille nombreuse où les saisons et les corvées rythment l'existence, Pia observe, rêve et parcourt la campagne en tous sens.

    Paola Pigani nous livre un roman sensible et d'une grande justesse sur l'enfance et le monde rural des années 70 et 80. Bien qu'elle évoque la fin d'un monde, il se dégage du texte une nostalgie heureuse et lumineuse.

    L'auteur nous livre son récit le plus personnel, tendre, émouvant, précieux.