L'Archipel du Chien

Philippe Claudel

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  • Conseillé par
    13 août 2018

    Combien de fois ai-je pris ce livre en main dans une librairie et l’ai reposé.
    Pourquoi ? Je ne sais pas trop. J’avais entendu dire que c’était sombre, pessimiste.
    Mais j’aime beaucoup Philippe Claudel, alors, ça y est, je l’ai enfin acheté.
    La première page m’a mise mal à l’aise, dérangée. Je l’ai ressentie comme une leçon de morale adressée à chaque lecteur, en préambule. Mr Claudel semble vraiment en pleine désillusion quant à la nature humaine, c’est ce que j’avais ressenti en lisant "Inhumaines". Bon, passée la première page, on entre dans l’histoire.
    Trois migrants sont retrouvés morts sur une plage de l’archipel du chien. Seules quelques personnes seront au courant de cette macabre découverte. Elle pourrait compromettre un projet touristique de thermalisme sur l’île.
    Se dévoile alors la noirceur des âmes. Entre psychologie sans concession des êtres humains et enquête policière, on assiste à une lente descente aux enfers.
    C’est bien, fort bien écrit. La construction du récit est impeccable. Tout tient la route.
    On referme le livre avec une sensation d’écoeurement, de saccage, et une certaine désillusion sur la nature humaine.
    Mais bon, ne nous laissons pas gagner par le pessimisme de Philippe Claudel.
    S’il est vrai que la situation actuelle est inquiétante, notamment par rapport aux migrants, tout le monde n’est pas indifférent et de belles actions sont réalisées par de nombreuses personnes


  • Conseillé par
    30 juin 2018

    Tristes sires....

    L’Archipel du Chien est un lieu indéfini mais austère, et plutôt hostile, à l’image du nouveau roman très noir de Philippe Claudel.
    Il faut bien dire qu’il n’a jamais été un grand étendard du roman « détendant » mais là, encore, le pari sur la désolation et le cynisme est atteint.
    Trois jeunes hommes noirs échouent sur l’île. Passée la stupéfaction de la découverte, six figures incontournables de ses habitants vont décider de les faire disparaître, par crainte que ce ne soit leur projet de station thermale qui prenne l’eau.
    Mais le remords et l’envie d’explication de l’instituteur vont provoquer une suite de drames que, bien sûr, il serait dommage de dévoiler.
    Le premier quart du livre met un peu de temps à démarrer, les sujets sont assez convenus, ou peut être l’actualité se charge-t-elle de rendre cette situation récurrente et finalement banale.
    La suite est violente, triste et malheureusement réaliste.
    Ne comptez pas sur une "happy end" mais plutôt sur un triste constat de l’âme humaine. Un roman sans concession, à découvrir ; mais un jour de moral au beau fixe !!!


  • Conseillé par
    16 avril 2018

    Les premières pages de ce roman de Philippe Claudel m’ont évoqué le terrible livre « Une petite île heureuse » de Lars Sund, puis, au fil du séjour sur l’archipel du chien, à la fable de LaFontaine « Les animaux malades de la peste ». L’irruption d’événements dramatiques peuvent mettre en péril l’harmonie d’une communauté habituée à vivre en vase clos. On ne rompt pas cet équilibre sans en trouver un coupable.
    J’admire la sobriété, le quasi dépouillement du style, l’art de faire simple de Claudel. Une simplicité qui vient illustrer cette vie îlienne, doublée d’une force dans la justesse des mots qui apporte juste assez de précisions subodorées pour croquer ses personnages, ses « figures »: le curé, le docteur, le maire, l’instituteur...
    C’est un magnifique huit clos, une fable moderne qui soulève les questions actuelles d’intégration. Puisse ce livre « aider à comprendre le monde, la vie et les hommes » comme le souligne un personnage de ce drame ! Formidable !


  • Conseillé par
    5 avril 2018

    migrants

    Entrer dans un roman de Philippe Claudel, c’est accepter de laisser une place à l’étrange.

    Au début de ce roman, la Voix nous parle et va nous raconter ce qu’il s’est passé sur une petite île de l’Archipel du Chien.

    Les habitants ont des surnoms pour prénoms, mais sur cette île, tout le monde se connaît.

    Puis arrive un Commissaire qui n’en est pas un qui, avec ses yeux neufs, nous décrit les particularités physiques des gens de l’île.

    Pendant le temps de sa présence, une étrange odeur de corps en décomposition envahit tout.

    Bien évidement, grâce à la Voix, nous savons ce qui s’est passé et pourquoi, et nous devinons l’étrange machination ourdie contre l’Instituteur.

    Mais le propos de l’auteur se dessine en filigrane avec l’apparition de 3 hommes noirs morts noyés échoués sur la plage.

    Que faire de ces corps ? Et pourquoi sont-ils là ?

    Un roman passionnant qui colle à la triste actualité.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du Commissaire qui boit de l’alcool sans jamais trouver l’ivresse.