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Conseillé par Valérie25 juillet 2010
Dès les premières pages, j'avais le sourire jusqu'au oreilles, envie de lire des passages à mon mari à chaque fois qu'il traînait dans le coin et comme ça le faisait râler, je m'identifiais d'autant plus à cette lectrice incomprise et un peu particulière.
Alors, bien sûr, le roman vaut surtout pour ces phrases qui nous touchent, nous lectrices et par ce personnage qui nous fera sans doute voir la vraie reine sous un autre jour dès qu'elle apparaîtra sur nos écrans. Mais son évolution, de non-lectrice à lectrice et le franchissement d'un nouveau palier rend aussi ce roman digne d'intérêt. Le discours final de la reine m'a paru un brin longuet mais la chute m'a surprise. Et franchement, cette reine des lectrices, c'est un peu nous toutes, non?
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Conseillé par Clara8 juillet 2010
Grâce à ce livre, je sais désormais pourquoi lorsque nous sommes allés à Londres, nous n’avons pas pu voir la Reine. Je pensais qu’elle essayait de trouver un chapeau pour sa tenue ou encore qu’elle s’entretenait avec le premier Ministre. Que nenni ! La Reine lisait ! Si !
A cause de ses chiens, la Reine a découvert dans la cour de Buckingham Palace le bibliobus. Par politesse, elle va emprunter un premier livre : « La lecture ne l’avait jamais beaucoup intéressée. Il lui arrivait bien sûr de lire comme tout le monde, mais l’amour des livres était un passe temps qu’elle laissait volontiers aux autres ».
Ce premier ne sera pas le dernier car la Reine se découvre une véritable passion pour la lecture. Comme nous, elle établit des LAL, planque son livre sous les coussins de son carrosse. Elle en vient même à délaisser ses obligations pour se consacrer à la lecture.
Truculent, léger et drôle, humour délicieux, ce livre est un régal !
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Conseillé par MCABON15 mai 2010
Crime de livre-majesté
Les reines lisent-elles ? A cette question, le petit livre d’Alan Bennett, la Reine des lectrices, répond par l’affirmative. A l’approche de son 80ème anniversaire, Elisabeth II se met à lire avec frénésie. Elle qui dispose de multiples bibliothèques dans ses palais redécouvre les livres par hasard alors que ses chiens l’amènent près d’un bibliobus londonien. Par devoir et respect, elle emprunte un livre dont chacun, à commencer par elle, pense qu’elle ne lira pas. Commence alors une profonde plongée dans le monde des lettres, de la république des lettres se plaît à écrire le britannique Alan Bennett.
« Les livres ne souciaient pas de leurs lecteurs, ni même de savoir s’ils étaient lus. Tout le monde était égal devant eux, y compris elle. La littérature est une communauté, les lettres sont une république », écrit-il. Ivre de lecture, la reine commence alors à délaisser pour partie ses engagements de reine pour s’adonner au vice des livres. L’occasion pour l’auteur du roman de passer en revue une kyrielle d’auteurs dont certains français comme Genet et Proust. « Lire c’est se retirer », critique l’un des conseillers de la reine qui l’engage à délaisser la lecture pour revenir à l’action. Dans l’impossibilité d’avoir « son cœur à la bouche », compte tenu de ses fonctions et de la distanciation qu’elles supposent à l’égard de ses sujets, la reine se cache, et planque ses livres sous ses coussins, dans sa commode et n’hésite plus alors à rabrouer voire à congédier ceux qui la défendent de continuer à lire. Mais le temps des livres est celui de la réflexion. Et c’est l’action qui intéresse la reine. Elle se met alors à écrire elle-même : « on n’écrit pas pour rapporter sa vie dans les livres, mais pour la découvrir ». A l’âge où « les évènements ne se produisent plus : ils se reproduisent », la reine se libère et veut écrire. « [Les livres] viennent plutôt confirmer une opinion ou une décision que l’on a déjà prise, parfois sans s’en rendre compte. On cherche dans un livre la confirmation de ses propres convictions. Chaque livre, à tout prendre, porte en lui un autre livre ». Ce n’est pas peu dire que le roman de Bennett change la perception que l’on peut avoir d’une reine quand on est né sous une république. Même si l’on sait l’intrigue imaginaire. Bennett permet ainsi l’invention d’une nouvelle expression, plus jolie et plus douce que celle dont elle est inspirée : être coupable de livre-majesté.