Harry Potter et l'enfant maudit, Parties un et deux

Jack Thorne, John Tiffany, J. K. Rowling

Gallimard Jeunesse

  • Conseillé par
    2 septembre 2018

    À Poudlard comme ailleurs, ce n'est pas facile d'être ''fils de''. Albus Potter en sait quelque chose, lui qui y fait sa première rentrée scolaire. Scruté, comparé, critiqué, moqué, le jeune sorcier n'en peut plus de porter l'héritage de son célèbre père. Heureusement, il s'est fait un ami dans le Poudlard express, un ami pour la vie en la personne de Scorpius Malefoy, lui aussi subit le poids de l'histoire familiale, lui dont on murmure qu'il serait le fils de Voldemort lui-même ! S'opposant sans cesse à son géniteur, Albus saute sur l'occasion quand il découvre que le sauveur du monde des sorciers a commis une erreur en sacrifiant Cédric Diggory lors de la fameuse bataille de Poudlard. Il décide de remonter le temps et de sauver le jeune homme, fils unique et regretté du vieil Amos. Mais on ne change pas le passé sans en payer les conséquences...

    Décriée par les puristes sur le fond et sur la forme, cette pièce de théâtre se veut une suite de la saga Harry Potter. Et en effet, on se retrouve bien sur le même quai de gare où l'on avait laissé Harry, Ginny, Ron et Hermione accompagnant leurs enfants en partance pour Poudlard. Et ça fait du bien de se replonger dans la vie de ces personnages tant aimés ! Bien sûr, la forme théâtrale exclut tout approfondissement des situations et de la psychologie des personnages. Bien sûr, il y a des incohérences. Et bien sûr, on regrette que ce ne soit pas JK Rowling qui s'y soit collé. Pourtant, on ne peut que s'attacher à Albus et Scorpius, écrasés par la forte personnalité de leur père respectif, mal dans leur peau, effrayés à l'idée de ne pas être à la hauteur. Albus est dans le conflit et l'affrontement, Scorpius réagit par l'humour et l'autodérision. Deux personnalités différentes, unies malgré ou à cause de l'antagonisme de leurs pères. Harry d'ailleurs réagit mal devant ce rapprochement et s'y oppose sévèrement. Une façon pour les auteurs de nous présenter le sorcier sous un nouveau jour, apprenant à être père. Un costume qu'il a du mal à faire sien, privé très tôt d'un modèle paternel. Frictions, disputes, conflits ouverts, ce ne sera pas de tout repos pour Harry de se rapprocher de ce fils qu'il ne comprend pas...
    Ce n'est pas la lecture du siècle certes, c'est bourré de défauts, mais c'est tellement bon de se prendre une petite bouffée de nostalgie, de faire une promenade à Poudlard, au pré-au-Lard, au ministère de la magie, avec Harry, Ron, Hermione et compagnie.


  • Une belle fanfiction...

    Harry Potter a bien changé. Terminé l’intrépide rebelle qui n’a que faire du règlement. Il est rentré dans les rangs, s’est marié, a eu trois enfants et travaille au ministère de la magie. Désormais, c’est lui qui se fait des cheveux blancs pendant que sa progéniture fait les 400 coups… Tout particulièrement Albus, qui n’arrive pas à trouver sa place. Être le fils du Survivant est pour lui un lourd fardeau à porter… tant et si bien que cela le ronge. Comment être à la hauteur ? Et surtout, y arrivera-t-il ?

    Evidemment, replonger dans l’univers d’Harry Potter a été un véritable plaisir. On retrouve plusieurs têtes bien connues, dont l’inoubliable trio ainsi que Drago. Ces derniers ont changé, ils ont évolué et mûri avec le temps et les épreuves qu’ils ont sans aucun doute traversées. Mais on découvre également de nouveaux personnages : la nouvelle génération de sorciers. J’ai pour ma part eu un énorme coup de cœur pour Scorpius, même si les autres ne sont pas en reste.

    DRAGO
    Je me moque de savoir ce que tu as fait ou qui tu as sauvé, la vérité, c’est que tu as toujours été une malédiction pour ma famille, Harry Potter. »
    (p. 91)

    Cette pièce de théâtre aborde de diverses manières la relation père-fils, la difficulté à instaurer un dialogue et les conséquences qui peuvent découler de ce manque de communication. C’est un thème fort et qui revient à de nombreuses reprises.

    Que ce soit une pièce de théâtre n’est pas dérangeant. Cela se lit tout aussi bien, c’est agréable. Cela m’a rappelé avec plaisir mes lectures de la Comtesse de Ségur, qui utilisait également cette forme pour ses romans. Il y a pas mal de bonnes idées dans « Harry Potter et l’enfant maudit » et j’adorerais voir le résultat sur scène. Cela doit être tout simplement magique à voir.

    SCORPIUS
    Thank you for being my light in the darkness.
    (p. 209)

    Cependant, on ne retrouve pas la magie des livres et de l’écriture de J.K. Rowling car cela manque cruellement de logique et de crédibilité. Même en l’ayant lu deux fois – une fois en anglais, une fois en français – je n’arrive toujours pas à accepter que ce soit la version « officielle ». Il y a trop d’aberrations et d’incohérences à mes yeux pour que ce soit possible.

    En conclusion, les nostalgiques retrouveront avec plaisir le monde enchanté de J.K. Rowling. Malgré cela, il est difficile pour moi d’adhérer totalement à ce huitième tome à cause de plusieurs éléments perturbants. Mais cela reste une lecture agréable et pleine de bonnes idées.